Les 5 ans du mandat d'Alan Garcia, élu en 2006, touchent à leur fin, c'est pourquoi le 10 avril dernier 30 millions de Péruviens sont passés par les urnes afin de lui choisir un successeur. Notons d'abord que depuis des semaines la capitale, et jusqu'aux contrées les plus reculées du pays, ont revêtu les couleurs de chacun des candidats ! Croyez-le ou pas mais TOUS, absolument tous les murs du pays ont pendant cette période été peints pour la campagne avec les noms et slogans des candidats, sans parler de la forêt de posters, affiches et panneaux publicitaires de toutes tailles qui s'est emparée de Lima !
Sachez qu'au Pérou le vote est obligatoire, sous peine d'amande, eh oui mes chers !! D'autre part, ce vote suggère de grands déplacements à travers le pays, car les individus doivent voter dans le lieu où ils sont enregistrés, lieux qu'ils n'habitent plus forcément aujourd'hui. Imaginez-vous un peu que ce week-end là nous devions partir en vadrouille à l'autre bout du pays, mais des amis péruviens nous ont retenus en raison des flux ! C'est parti pour un dimanche après-midi en casa, accrochés aux nouvelles télévisées et internet, pronostics et autres points de vue des politiciens ou journalistes, bercés par le doux son des klaxons sur l'Avenue Benavides, parallèle à notre rue ...
Parmi les candidats en lice, 5 favoris se démarquent: baptisé PPK (ou Pepe Cuy = pépé hamster, à prononcer [couille], sans rire), de son vrai nom Pedro Pablo Kuczynski, est diplômé de Princeton, blanc et possède la double nationalité péruvienne/américaine (gringo par excellence, détail d'importance ? à vous d'en juger). Libéral, on lui attribue la forte croissance économique du pays pendant son mandat de Premier Ministre en 2001 (plus de 5%). Désormais il est le chouchou de la jeunesse, qui arbore bracelets, badges, autocollants et autres signes distinctifs à son effigie ! C'est bien le plus impressionnant ici je crois, cette liberté qu'ont les Péruviens à dire haut et fort ce qu'ils pensent. Si en France on se risquait à mettre un autocollant UMP, MoDem ou PS sur sa voiture, je ne suis pas certaine que la voiture y survivrait très longtemps ! Chez nous, parler de politique, exprimer ses opinions, dire pour qui on a voté, est presque tabou ... Ici tout le monde le fait tout le temps, et hormis les affiches taguées, les "violences" ne vont pas plus loin ! A prendre comme modèle ? To think about. Dans tous les cas, sa campagne était bien trop centrée sur Lima et sur un électorat plutôt aisé ; PPK n'a pas fait l'effort de s'aventurer au-delà de la capitale, et son électorat trop restreint ne l'a pas mené vers la victoire. Enorme espoir déçu pour la plupart des Liméniens et mes camarades d'université.
Toledo, précédent président (le président ne peut pas se représenter directement à la fin de son mandat), possède un électorat qui lui est resté fidèle et une certaine expérience du pouvoir. Il est par ailleurs positionné au centre de l'échiquier politique péruvien, ce qui était susceptible de rassembler les indécis selon certains. Luis Castañeda, (Lucho pour les intimes -vous aurez remarqué combien les surnoms sont importants pour le sentiment de familiarité, proximité, appartenance à une "famille" plus qu'à un groupe politique-), candidat social-démocrate, sort quant à lui d'un mandat plutôt réussi à la Mairie de Lima, dont il a mené divers chantier pour rénover les quartiers ! Son électorat est donc liménien, et sa campagne discrète !
Arrivée 2ème, Keiko,de son nom, Fujimori, n'est autre que la fille d'Alberto Fujimori. Président (TRES) autoritaire dans les 90's, condamné pour corruption, violation des Droits de l'Homme, crimes contre l'humanité, meurtres, il est aujourd'hui en prison. La question qui entoure sa candidature est donc: "dans quelle mesure, étant la fille d'un tel personnage, peut-elle se détacher des actions de son père et suivre sa propre voie politique ??" (une voie que l'on espère bien plus mesurée et juste !) Ou n'est-elle qu'un outil, entourée des anciens collaborateurs de son père ? Que cachent ses promesses ? Qu'en est-il de sa sincérité ? Telles sont les craintes de ceux qui ont vécu le régime de Fujimori et qui en ont subi les lourdes conséquences ... Cela dit, ce choix nous amène à 2 constats: les sympathisants de Fujimori restent nombreux, et les péruviens portent leurs préférences sur les extrêmes ...
Cela vaut également pour le choix du candidat favori de ce premier tour: Ollanta Humala, candidat d'extrême-gauche, dont une idée très controversée ressort de sa campagne: rendre le Pérou aux péruviens. Entendre: rendre l'ECONOMIE péruvienne aux péruviens. Soit évincer les entreprises internationales qui selon lui s'emparent des richesses du pays, avec des nationalisations. Refermer le marché péruvien. Quelle issue pour de telles idées, sur le long terme et sur la scène internationale ? En tant qu'ancien militaire, ses détracteurs redoutent une dictature militariste ! et en tant que révolutionnaire de gauche il reste assimilé à Hugo Chavez ...
Dans les 2 cas, les péruviens sont aujourd'hui face à un réel dilemme, une impasse. Quel avenir proche pour le Pérou ? quel danger pour la démocratie ? Dans un pays dont la croissance économique se chiffre à 8% annuels, la population réclame la répartition des richesses, en se tournant vers les extrêmes ... Réponse le 5 juin.
Cela vaut également pour le choix du candidat favori de ce premier tour: Ollanta Humala, candidat d'extrême-gauche, dont une idée très controversée ressort de sa campagne: rendre le Pérou aux péruviens. Entendre: rendre l'ECONOMIE péruvienne aux péruviens. Soit évincer les entreprises internationales qui selon lui s'emparent des richesses du pays, avec des nationalisations. Refermer le marché péruvien. Quelle issue pour de telles idées, sur le long terme et sur la scène internationale ? En tant qu'ancien militaire, ses détracteurs redoutent une dictature militariste ! et en tant que révolutionnaire de gauche il reste assimilé à Hugo Chavez ...
Dans les 2 cas, les péruviens sont aujourd'hui face à un réel dilemme, une impasse. Quel avenir proche pour le Pérou ? quel danger pour la démocratie ? Dans un pays dont la croissance économique se chiffre à 8% annuels, la population réclame la répartition des richesses, en se tournant vers les extrêmes ... Réponse le 5 juin.
Au pire je viens de rédiger mon rapport d'étonnement ???
Ce n'est pas du tout ce qui était prévu xD
Ce n'est pas du tout ce qui était prévu xD